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Il ne reste plus que deux mois et demi avant la révision du système français d’aide à l’achat de BEV.
Le gouvernement français a l’intention de réviser en profondeur le Bonus écologique pour soutenir l’achat de BEV à partir de 2024, mais le chemin à parcourir n’est pas facile et comporte de multiples problèmes. Cette mesure de soutien fait partie d’un système de Bonus (paiements incitatifs) et de Malus (amendes) prélevés en fonction des émissions de CO2, et s’inscrit dans la partie Bonus du système, qui a été lancé en 2007 et offre des incitations d’environ 5 000 euros pour l’achat de petites voitures dont les émissions de CO2 sont inférieures ou égales à 60g/km (BEV et FCEV). Il a été introduit très tôt dans la région européenne et se poursuit encore aujourd’hui. Jusqu’à présent, le seul critère était les émissions de CO2 du véhicule, mais à partir de l’année prochaine, un “score environnemental” sera introduit, calculé sur la base de l’empreinte carbone de la production des BEV.
Selon le projet publié en juillet, le score environnemental sera calculé en additionnant les émissions de CO2 de l’acier, de l’aluminium et d’autres matériaux utilisés dans le processus de production du BEV, de la batterie, du traitement intermédiaire et de l’assemblage, ainsi que les émissions de CO2 pendant le processus de transport jusqu’au point de distribution en France. La complexité de la méthode de calcul peut sembler évidente à l’écrit, mais les données nécessaires au calcul doivent être soumises à l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour approbation. Selon les dernières informations, le projet final sera publié en septembre, mais la mise en œuvre du nouveau système semble avoir été avancée au 15 décembre, ce qui signifie que les constructeurs automobiles ne disposeront que d’environ deux mois et demi.
Le rythme inhabituellement rapide du nouveau système est dû à la croissance rapide des ventes de BEV fabriqués en dehors de l’Europe, à savoir les véhicules de marque Tesla et chinoise : les dix BEV les plus vendus en France au cours du premier semestre 2023 sont la Tesla Model Y fabriquée en Allemagne, qui occupe la première place, suivie de la marque chinoise Dacia Spring (Dacia est elle-même une marque de Renault mais fabriquée en Chine), la Model 3 fabriquée en Chine (en partie aux États-Unis) à la sixième place et la MG 4 de marque chinoise à la septième place – trois modèles sur dix sont fabriqués en Chine. Alors que les nouveaux produits BEV des constructeurs français ne sont pas encore prêts pour le marché, des constructeurs émergents tels que BYD et Xpeng, qui renforcent leur offensive en Europe, font des percées sur le marché, et ils voulaient de toute façon prendre de l’avance.
L’inclusion du processus de transport vers la France dans les critères de calcul de la note environnementale devrait permettre aux fabricants asiatiques, y compris japonais, d’obtenir une note plus élevée que leurs homologues européens et à certains d’entre eux d’être exclus des paiements incitatifs, mais on peut se demander si cette mesure protégera réellement les BEV fabriqués en Europe. Le gouvernement et les constructeurs devraient se demander une fois pour toutes pourquoi les BEV fabriqués en Chine commencent à être acceptés par les consommateurs. Par ailleurs, si l’on sait que le nouveau système entrera en vigueur à la mi-décembre, il y aura certainement une ruée sur les véhicules. S’il y a une baisse réactionnelle au début de l’année, le marché peut connaître des hausses et des baisses significatives. Il est peut-être nécessaire de revoir le système en place depuis plus de 15 ans à la lumière de la situation actuelle, mais il est indéniable que c’est trop précipité.